Quelques propos sans gravité par Yves Philippe de Francqueville

Quelques propos sans gravité par Yves Philippe de Francqueville

à la recherche du surhomme page 3

Page 3à la recherche du surhomme, par Yves Philippe de Francqueville, philanalyste et pirate des mots…

 

 

 

à la recherche du surhomme ?

 

"Dialogue d’un prêtre et d’un moribond"

 

Voici un joli texte écrit par un Donatien Alphonse François de SADE, en grande forme philosophique. Ah, ce divin Marquis… C'est un texte riche par son actualité et sa lumière offerte, malgré les deux bons siècles d’obscurantisme qui nous séparent de cet écrit…

Merci à celles et ceux qui utilisent de leur temps pour nous permettre de faire partager des œuvres (fortement autocensurées sur l’Internet), avec semble-t-il un travail très sérieux de fidélité aux idées de l'auteur, bien que la mise en langue contemporaine fut préféré au français du XVIIIème siècle.

Voici un court extrait offert à la lecture en ligne pour celles et ceux qui n’auraient pas encore le temps d’en parcourir l’intégralité :


(…)

« Le prêtre — Vous ne croyez donc point en Dieu ?





Le moribond — Non. Et cela pour une raison bien simple, c'est qu'il est parfaitement impossible de croire ce qu'on ne comprend pas. Entre la compréhension et la foi, il doit exister des rapports immédiats; la compréhension n'agit point, la foi est morte, et ceux qui, dans tel cas prétendraient en avoir, en imposent. Je te défie toi-même de croire au dieu que tu me prêches — parce que tu ne saurais me le démontrer, parce qu'il n'est pas en toi de me le définir, que par conséquent tu ne le comprends pas — que dès que tu ne le comprends pas, tu ne peux plus m'en fournir aucun argument raisonnable et qu'en un mot tout ce qui est au-dessus des bornes de l'esprit humain, est ou chimère ou inutilité ; que ton dieu ne pouvant être l'une ou l'autre de ces choses, dans le premier cas je serais un fou d'y croire, un imbécile dans le second.

(…)

Le prêtre — Sur ce pied-là, il me paraît peu nécessaire de vous parler de religion.

 

Le moribond — Pourquoi pas, rien ne m'amuse comme la preuve de l'excès où les hommes ont pu porter sur ce point-là le fanatisme et l'imbécillité ; ce sont des espèces d'écarts si prodigieux, que le tableau selon moi, quoique horrible, en est toujours intéressant. Réponds avec franchise et surtout bannis l'égoïsme. Si j'étais assez faible que de me laisser surprendre à tes ridicules systèmes sur l'existence fabuleuse de l'être qui me rend la religion nécessaire, sous quelle forme me conseillerais-tu de lui offrir un culte ? Voudrais-tu que j'adoptasse les rêveries de Confucius, plutôt que les absurdités de Brahma, adorerais-je le grand serpent des nègres, l'astre des Péruviens ou le dieu des armées de Moïse, à laquelle des sectes de Mahomet voudrais-tu que je me rendisse, ou quelle hérésie de chrétiens serait selon toi préférable ? Prends garde à ta réponse ».

(…)

Extrait du "Dialogue d'un prêtre et d'un moribond" par Donatien Alphonse François de SADE.


Nous n’avons pas encore pu affirmer l’existence du moindre dieu et nous lui cherchons sans cesse quelques successeurs ou collègues… Ce qui reste intéressant aujourd'hui c’est bien de constater que tous les dieux… dont les grands prêtres ou leurs secrétaires, et les petites mains qui en rapportent l’histoire — depuis que notre mémoire nous assure un passé — ont toujours pour descendance quelques humains.

Des civilisations les plus lointaines, relatées avec talent et sérieux par Georges DUMÉZIL, aux plus récentes… de celles issues des mythologies indo-européennes, africaines ou américaines ; nous trouvons systématiquement la jonction entre le « père dieu » ou la « mère déesse » et le « fils homme ».


 

 

vers la

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à la recherche du surhomme, par Yves Philippe de Francqueville, philanalyste et pirate des mots…

Auteur : Yves Philippe de Francqueville



10/04/2012
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