Quelques propos sans gravité par Yves Philippe de Francqueville

Quelques propos sans gravité par Yves Philippe de Francqueville

à la recherche du surhomme page 7

Page 7 : à la recherche du surhomme, par Yves Philippe de Francqueville, philanalyste et pirate des mots…

 

 

à la recherche du surhomme ?

 

Se croire exister… en tant qu'homme !


C’est le drame de l’immédiateté : un véritable syndrome.

L’humain a de moins en moins la capacité de gérer le temps qu’il a inventé comme moyen de communiquer. Impossible de se retrouver, le voici qui se perd. Le temps devient aujourd’hui son pire ennemi. L’acte de penser implique aussi la gestion du mouvement, c’est à dire prendre conscience que la plupart des espèces ne sont pas capables — encore à ce jour — de se téléporter. Mon rendez-vous de 9h00 impliquerait que je sois prêt à 9h00. Mais si je n’ai pas la capacité de gérer le temps qu’il me faut, de l’endroit où je suis pour arriver au lieu où je souhaite me rendre, je dois gérer mon déplacement en prenant en compte un autre espace-temps.

Un enfant n’est pas nécessairement en retard, il a juste omis le fait qu’être prêt n’est pas forcément être là. Penser que je suis en un espace défini peut impliquer que j’y suis effectivement, à condition de parfaitement gérer l’espace et le temps.

« Je pense y être, j’y suis ».

 

Non !

Pas toujours, à ce qu’il paraît ?

L’homme peut y arriver s’il parvient à unir le temps avec l’espace, à vingt décimales prêt. C’est-à-dire à être là, entre la pensée et l’acte, à 99,999999999999999999999/100 (vingt décimales prêt). Cf. encore Alfred Elton Van VOGT, dans Le monde des Ā.

Yeph et ses amis sont aussi fort habiles — comme Gilbert GOSSEYN — dans l’art d’utiliser la téléportation (Cf. Le cycle de L’Austrel, théâtre d’anticipation "traduit de l’américain" par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, où se dévoile le concept de la philanalyse).

Selon Albert EINSTEIN , la lumière est constituée d’une suite d’ondes mais aussi d’un ensemble de particules constituées de photons… le photon, qui n’aurait pas de masse . Pour tenter de faire vivre une théorie un peu bancale, on lui donne tout de même — pour effectuer certains calculs — une masse quasi-nulle mais qui existe… et qui serait de 1,46x10-49Kg. Selon Roger COUDERT.

 

Cette idée dépasse donc le principe de la sémantique générale présentée par le comte Alfred Abdank KORZYBSKI  : Nous sommes ici à compter à 49 décimales près.

Décidé donc à dépasser la vitesse de la lumière ?

Si techniquement tout pourrait fonctionner, la sagesse de l’homme n’est pas suffisante pour utiliser le progrès sans se mettre en danger : en deux ou trois générations, la plupart des humains perdrait l’usage de leurs jambes… C’est une situation explicitement évoquée dans WALL-E, film d’animation réussi des studios Pixar, à voir ou à revoir !

La théorie d’Albert EINSTEIN est maintenant proche de la retraite, comme l’a annoncé Anatole France dans les années 1920…

Le talentueux et respectueux Nicolas SÉGUR, ayant recueilli les dernières conversations avec Anatole FRANCE, nous en offre quelques pages grandioses dont voici un court extrait qu’il est plaisant de voir enfin apparaître sur l’Internet :

 

(…)

—   Alors, vous acceptez la théorie d’Albert EINSTEIN ?

—   Mais absolument. J’y adhère, d’abord, par mon incompétence. L’incompétence est, vous l’avez remarqué, une propriété crochue. Son mérite est de pouvoir s’attacher à tout. Et puis la théorie d’Albert EINSTEIN est vraie, absolument vraie. Nous en avons les preuves.

—   Quelles preuves ?

—   Mais qu’elle explique tous les faits qui débordaient sa vieille mère, je veux dire la théorie newtonienne. Il y avait, paraît-il depuis bientôt cinquante ans, des phénomènes scientifiques qui ne concordaient pas avec notre conception de l’univers. Cela gênait, cela faisait honte aux physiciens qui sont des gens pudiques. La création s’était mise à avoir des caprices, des vapeurs. L’éther qu’on avait créé à grande peine, ne suffisait plus à toute la besogne qui lui était échue. L’électro-magnétisme, tout jeune encore, se conduisait comme un galopin et en faisait à sa tête. Enfin, notre physique agonisait, commençait à sentir le cadavre. On prévoyait, on avait besoin d’Albert EINSTEIN. Et le Messie est venu.

—   Évidemment, sa théorie explique tout.

—   En plus, elle est prouvée par des faits. Les astronomes l’ont vérifiée, le microscope aussi.

—   Alors, vous la croyez vraie ?

—   Oh ! Je la crois vraie au moins pour cent ans.

—   Comment, pour cent ans ?

Anatole FRANCE me regarda, comme ébahi de ma demande. Puis, d’un air un peu vexé :

—   Mettons quatre-vingts si cent vous paraissent trop.

Et comme je restais un peu interdit :

—   C’est la durée moyenne d’une vérité scientifique : deux, trois générations. Quant aux vérités historiques, elles sont des créatures d’une constitution bien plus fragiles. Le moindre souffle de vent nouveau les emporte.

—   Mais si les vérités meurent, ce ne sont pas des vérités, mais des mensonges, car, en somme, qu’est-ce que la vérité ?…

 

« D’abord mon ami, je crois que s’il s’agissait de la Vérité absolue, nous pourrions en dire ce que ce diable de VOLTAIRE faisait dire à SPINOZA, s’adressant à Dieu :

“Je crois, entre nous, que vous n’existez pas.”

« Mais les vérités dont nous parlons sont des vérités tout à fait relatives, einsteiniennes, précisément. Le temps, le lieu, tout peut les changer. Résultat des connaissances humaines, elles subissent nos métamorphoses. Dans le domaine scientifique et historique, une vérité, cela veut dire une explication que, pour le moment, rien ne peut contredire. Lorsque notre explication d’un fait reçoit le consentement de tous parce qu’elle paraît concorder avec l’ensemble des notions connues, nous l’appelons vraie.

« Mais comment cette vérité pourrait-elle être stable, puisque chaque jour nous découvrons des faits nouveaux ? Notre explication ancienne qui embrassait les faits d’hier ne suffit plus pour embrasser les faits d’aujourd’hui.

« Alors, nous remplaçons ou nous rapiéçons sans cesse nos vérités. On dit que le corps humain se renouvelle tous les sept ans[1]. Le plus grand nombre des vérités humaines se renouvellent tous les siècles à peu près, excepté quelques-unes, très rares, qui peuvent durer un millénaire.

(…)

—   Alors, il n’y a pas de Vérité absolue ?

—   Non, mais il y a des vérités qui vivent et meurent comme nous. Définissons la vérité, si vous voulez, en disant qu'elle est la conclusion de tout ce que nous connaissons aujourd'hui: le résultat algébrique de nos notions sur le monde au moment où nous sommes. Lorsque d'autres observations, d'autres faits, d'autres idées viendront s'y joindre, notre addition ne sera plus exacte, notre vérité ne sera plus la Vérité.

— Mais alors, la Vérité?

— Alors, alors, mon ami, la Vérité se passe dans notre petit cerveau. Ne la projetez pas hors de son misérable milieu. Elle en serait effrayée.

(…)
Extraits du livre "Dernières conversations avec Anatole FRANCE", écrit en 1927 par Nicolas SEGUR, ami proche d'Anatole FRANCE. Il a aussi dans ses œuvres d'autres ouvrages passionnants sur ce grand maître de la littérature française !

[1] En fait, ce serait bien tous les 7 ans comme le rapporte dans "L’histoire des animaux", ARISTOTE, de ses découvertes puisées notamment dans les travaux toujours d’actualité d’HIPPOCRATE, pour… les hommes, et plus précisément tous les 5 ans 1/3 pour les femmes… selon les premiers résultats des recherches actuelles sur la philanalyse, par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.

 

 

 

vers la

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à la recherche du surhomme, par Yves Philippe de Francqueville, philanalyste et pirate des mots…

 Auteur : Yves Philippe de Francqueville



10/04/2012
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