Quelques propos sans gravité par Yves Philippe de Francqueville

Quelques propos sans gravité par Yves Philippe de Francqueville

Travailler toujours plus ou choisir davantage le plaisir de vivre ?

 

 

Ce texte est la reprise d'un article proposé à la presse, écrit par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE. refusé… parce que trop engagé, il est ici revisité, complétés et annotés.

Si ce nom d’auteur est rappelé souvent dans ce blog, c’est juste pour permettre aux moteurs de recherche de l’Internet de se rappeler à son bon souvenir…

 

 

 Travailler toujours plus ou choisir davantage le plaisir de vivre ?

 

Travailler, travailler… Encore et toujours !

 

 

Il y a quelque temps de cela, des Français attentifs aux médias ont senti comme une odeur de souffre sur la République. Jeunes en tête, les voilà forts nombreux dans nos rues pour sauver la démocratie et faire élire à 82 % le soi-disant garant de nos libertés. La France était sauvée : Monsieur Jean-Marie Le PEN n'avait pas pris le pouvoir.

Il y a un peu plus longtemps de cela, une femme que beaucoup voudrait oublier, s’est battue contre vents et marées pour donner aux salariés ce qui devait devenir le nouvel acte social de la part d’un gouvernement, à la mesure de la naissance des congés payés. C'était l'avènement des 35 heures !

Oui, un grand pas pour l'humanité !

Annoncer à ces hommes et ces femmes qu’ils travaillent trop ! Leur expliquer que quelques heures de liberté gagnées chaque semaine serait la source d’une meilleure harmonisation des familles ! Enfin, que cela donnerait aussi un peu plus de travail à ceux qui sont mis à l’écart du système…

N’est-ce pas une formidable nouvelle ?

Les médias n'ont pas vraiment valorisé ces propos plaisants et le peuple n'a donc pas compris l'extraordinaire offre de vie qui lui était proposée !

Les gouvernements se suivent, toujours constitués de notables embourgeoisés. L'épisode AUBRY n'est plus qu'un lointain mauvais souvenir… et furent adoptés depuis, en conseil des ministres ou dans nos assemblées quelques décrets qui donneront progressivement la mort aux 35 heures, aux RTT, et aux journées de repos en famille.

La presse et les médias sont toujours là pour nous dire ce qu’il est de bon ton de penser, de dire ou de faire.

Au journal télévisé la proposition de descendre dans les rues pour sauver quelques heures de temps libre ne semblait pas au goût du jour. Il faut dire que le temps n’est plus ce qu’il était pour sortir ensemble.

Peut-être que les Français souhaitent travailler toujours davantage parce qu’ils s’ennuient avec Arthur sur TF1 ?

La République n'est pas en danger !

L’on pourrait proposer bientôt, étant donné les étés pourris qui se suivent — parce que trop de pluie ou trop de sécheresse, trop de périodes froides ou de trop grandes chaleurs — que notre sage gouvernement supprime une ou deux semaines de congés payés et offrent aux « Français d’en bas » le régime des 70 heures par semaine qui fut le lot de beaucoup de leurs ancêtres au XIX° siècle (le bon vieux temps où l’espérance de vie ne dépassait que rarement les 30 ans pour les gens du peuple).

Oui réveillons nous : travaillons plus pour faire gagner encore plus à nos dirigeants.

Donnons aussi la possibilité aux jeunes de 7 à 12 ans qui traînent dans nos rues la joie de pousser des wagonnets dans les mines, et l’ordre des choses sera enfin rétabli !

À mon compte, professionnel indépendant et aimant mon travail, j’avais trouvé l’idée des 35 heures assez révolutionnaire pour ceux que le patronat exploite. J’y voyais aussi dans cette foule de termites consciencieux, les jeunes cadres sympathiques de droite. Oui, ces femmes et ces hommes bourrés de diplômes qui, pour rester à leurs postes et ne pas perdre ces responsabilités gagnées (à la sueur de leur front ou par lettres de recommandations), se voient contraints de faire — avec esprit de sacrifice — des semaines de 50 où 60 heures, et se retrouveront à 40 ans seuls parce que la vie de famille n’a pas pu suivre.

Les 35 heures pouvaient sauver un grand nombre de couples !

Oh, bien entendu, en écrivant cela, je mesure la souffrance des patrons contraints de modifier vers le bas leur niveau de vie et cette terrible angoisse du dépôt de bilan s’ils devaient offrir à leurs esclaves — pardon, à leurs salariés — quelques heures de liberté.

Mais oui, ces 35 heures qui laissaient présager les 32 puis 30 heures de travail hebdomadaires me semblaient être une bonne réalisation sociale.

Le travail serait une punition divine pour l’homme chassé du paradis terrestre ?

Otons l’idée de tous ces dieux vengeurs et rétablissons le plaisir !

La vie ne doit pas se limiter à suer par tous ses pores dans des tâches de fourmis… le bonheur d’une famille et les joies de l'amitié a aussi du sens.

Pour restaurer la famille en danger, les membres des gouvernements successifs tentent de proposer des solutions toujours plus parfumées aux souvenirs revisités de leurs enfances bourgeoises où la devise « travail, famille, dieu et patrie » peut nous donner quelques instants la joie des abeilles au sein de ruches protégeant des envahisseurs…

Non, l’humain n’est pas sur terre pour travailler comme une fourmi et soigner ses reines.

Française, Français, une Dame vous proposait d’être un peu plus en famille, de profiter de vos enfants, de lire, d’écrire, de visiter vos amis ou la tante dans son mouroir… De créer du beau, pour vous, en liberté… D’être un peu plus humain.

Allons, sans rien dire, sans manifester, sans vous révolter, allez vous réellement reprendre le chemin des 39 heures ?

Même si ton caractère est particulier, même si tu es difficile à apprécier… Martine, reviens, ils sont devenus fous !

 

 

 

© Yves Philippe de FRANCQUEVILLE. 

Auteur : Yves Philippe de Francqueville



10/05/2011
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