Poèmes
Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, présentation de la catégorie « poèmes ».
Table des poèmes écrits par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pour ouvrir quelques portes différentes vers la rencontre humaine, la poésie offre un champ plus grand d'investigation, au regard du conte, de la nouvelle (écrits davantage avec le cœur) ou du roman (plus écrit avec l’esprit). Un poème devient, se pose, lorsque l'on ose révéler avec ses tripes quelques sentiments, pulsions, désirs… rêves impossibles ou colères intérieures.
Søren Aabye KIERKEGAARD, dans son recueil "Ou bien… Ou bien…" (là où se trouve un peu caché le fameux "Journal d’un séducteur"), se présente comme un auteur confondu par le désir de crier son amour de la beauté et du plaisir sans interdit… et l’inquiétude continuelle de ne pas déranger… de ne pas choquer sa famille. Il porte en lui son obligation sociétale d’instaurer L’équilibre entre l’esthétique et l’éthique. Tout cela le contraint à vivre divisé, sans harmonie. Il réalise continuellement des grands écarts afin d’éviter de fâcher les garants de sa religions, et tenter d’oser partager sincèrement sa soif de vivre libéré des morales.
"Ou bien… Ou bien…" un livre douloureux !
Dans les "Diapsalmata", voici ce qu’il dit du poète :
Qu’est-ce qu’un poète ? un homme malheureux qui cache dans son cœur de profondes souffrances, mais dont les lèvres sont ainsi faites qu’elles transforment le soupir et le cri qui en jaillissent, en une musique belle. Il partage le sort des malheureux, torturés lentement, à petit feu, dans le taureau de Phalaris — leurs cris n’arrivaient pas à l’oreille du Tyran pour l’épouvanter, mais raisonnaient en elle ainsi qu’une douce musique.
Et les gens de se presser autour du poète et de dire : « chante, chante encore », ce qui veut dire : « Que de nouvelles souffrances tourmentent ton âme et que tes lèvres restent inchangées, car le cri nous angoisserait, mais la musique nous charme. »
Et les critiques s’approchent et disent : « Très bien, ainsi ordonnent les règles de l’esthétique. » Bien entendu le critique et le poète se ressemblent à s’y méprendre, à cela près que le critique n’a pas le tourment au cœur ni la musique aux lèvres.
Voilà pourquoi je préférerais être porcher à Amagerbro et être compris des porcs, plutôt qu’être poète et mal compris des hommes.
(Søren Aabye KIERKEGAARD, "Ou bien… Ou bien…" (extrait des "Diapsalmata"). Traduit du danois par F. et O. PRIOR & M.H. GUIGNOT.
La poésie se trouve davantage massacrée par les poètes eux-mêmes, — élevés dans l’autocensure — que par les non lecteurs !
Oui, ce qui semble le plus important chez un auteur, serait hélas de garder une renommée et une moralité qui nécessite un faire semblant…
Il faut bien manger… parfois même faire vivre une famille !
Un livre doit-il donc être écrit avant tout pour se vendre ?
Non. La poésie notamment, devrait se savourer sans donner droit aux critiques médiocres, ces garants des bonnes meurs ou du « bien pensé »…
Un poème s’écrit donc bien avec les tripes… il est souvent brut de sentiments, de pulsions, de colères ou de joies… Un poème, c’est de l’affect pur : un plaisir intense !
Ici — dans cette rubrique — Yves Philippe de FRANCQUEVILLE présente quelques textes, proposés en ligne au fur et à mesure des corrections et de leur mise en page. Ils sont puisés dans cette longue liste de poèmes essentiellement écrits pendant ses quelques années d’analyse.
Un vers naît du jaillissement d’un instant, puis cela nécessite des heures et des heures de travail afin que le mot devienne enfin l’idée… ou s’en rapproche au plus près !
Dans ce blog, les poèmes présentés sont plutôt engagés… en cris ! L’esprit, la raison, qui luttent entre morales à quitter et valeurs à instaurer…
Dans le blog « Yves Philippe de FRANCQUEVILLE ou les prémices d'une quête existentielle » vous trouverez des poèmes plus dans le sentiment… dans l’affect ! certainement plus accessibles. La plupart sont extraits du recueil "Solitude étrangère" avec des illustrations de Franck PASQUALINI.
Bonne rencontre avec vous-même.
© YVES Philippe de FRANCQUEVILLE.
La répétition du nom de l’auteur est étudiée avec art afin de permettre aux moteurs de recherche de l’Internet, de réaliser au mieux leur travail… car pour une personne qui a en elle le besoin d’écrire, le fait d’être lu est primordial. Cela lui donne la force de poursuivre ce jaillissement de mots, raison d’être dans son monde d’illusion.
Merci à vous tous qui êtes de plus en plus nombreux à découvrir et partager ces écrits, proposés du vivant de l’auteur…
Table des poèmes écrits par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Le vagabond
Le Vagabond
Montagne, immensité, aurais-je donc raison
— Lorsque vers toi j’avance, inconscient de mon être,
Bien trop las pour jaillir hors d’un carcan prison —
De me croire enfermé, sans jamais sembler naître ?
J’aime ta solitude et ta fidélité.
La parure des lieux m’offre la résultante
Étrange de chaos... Par ta fragilité
Naît une rêverie aimable et fluctuante.
Pour un signe se brise une larme au rocher :
Je suis un vagabond de peine sous l’averse...
Et le vent me soulage : il permet d’épancher
La puissance en mon corps qui, dans son effort, perce.
Ô compagnon du jour, en toi je puis cacher
Les désirs de ces nuits que personne ne berce.
© Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.