Alors, je suis moins seul…
Alors, je suis moins seul…
L'inconnu de la mort m'inquiète beaucoup moins que l'absurde de la vie.
Le monde se peuple davantage de morts que de vivants.
Je vis afin d'apprendre pourquoi je vis.
J'erre parmi les corps sans vie — les corps sans âme — entassés dans nos cimetières ou des cités vétustes.
Combien ai-je inventé de faux espoirs afin de me donner des sommets à gravir et des nuages à dessiner ?
Marchant tout seul, j'ai pour tout horizon cette immensité naturelle où du plus loin que mes yeux tentent de me porter, il n'y a pas âme qui vive...
Aussi, parfois, dans le désespoir — l'angoisse qui me mine — j'ai besoin de regarder vers hier.
Alors, dans la brume du passé disparu, deux ou trois ombres faibles et furtives semblent, à quelques siècles de mes pas, suivre un chemin qui me ressemble.
Alors, je suis moins seul.
© Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.
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