Quelques propos sans gravité par Yves Philippe de Francqueville

Quelques propos sans gravité par Yves Philippe de Francqueville

L'exilé

 

 

L’exilé

 

 

écrit à Lund (Suède),

 

 

Je regarde la mer et très loin, ma patrie.

Là — tout seul, en silence — abandonné des dieux,

Je rêve de violence, affaibli sous les cieux…

Pour oublier l’ennui de cette terre flétrie.

 

Mon amour, à jamais : gâché, annihilé !

Dans ce détroit de feu crachant l’écume blanche,

Oserais-je y mêler la peine qui s’épanche,

Hors d’un cœur qui se meurt d’être alors exilé ?

 

Il est un songe étrange où je quitte ma chaîne,

Et plonge libre, nu, de toute adversité...

Que je puisse me perdre en cette immensité !

 

Saisis-tu ma passion ? Vois-tu ce qui m’entraîne ?

Ote-toi de mes nuits, de mes larmes aussi…

Par crainte de t’aimer, je dois m’éteindre ici.

 

 

 

© Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.



29/03/2012
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