Quelques propos sans gravité par Yves Philippe de Francqueville

Quelques propos sans gravité par Yves Philippe de Francqueville

La naissance est un acte de la nature… la mort aussi ! Suis-je vivant ?

 

 

 

 

 

La naissance est un acte de la nature… la mort aussi !

Suis-je vivant ?

 

 

 

 

 

Lorsqu’un enfant vient au monde… est-ce donc encore à présenter comme un miracle de la nature ou comme le don d’un dieu ?

Est-ce simplement une prouesse médicale ?


C’est peut-être juste la démonstration du principe de la vie sur notre petite planète. Nous sommes — humains — dans la lignée des Animaux d’ARISTOTE. La naissance est trop aisément sacralisée et la mort systématiquement dramatisée ou mystifiée. La femme enfante la mort. Il y a une logique à comprendre alors. La mortalité infantile a un sens puisque la nature à toujours su soigneusement séparer ce qui est viable de ce qui ne l’est pas. Une naissance est originellement gérée pour permettre la survie d’une espèce. Ensuite, l’humain — comme tous les autres animaux ou plantes — construit son existence primaire autour de la nécessité de cette reproduction.


Certains chercheront parfois à se donner d’autres raisons d’être, comme le plaisir de créer.


Thomas MALTHUS avait bien pris conscience du sens premier de la vie en prônant une gestion sage de la natalité pendant que d’autres se réjouissaient de voir toujours plus de naissances à travers le monde, notamment en Inde et en Chine… Aujourd’hui, la planète Terre semble bien souffrir de la surpopulation d’une espèce de plus en plus nuisible : l’humain…

Nous n’allons surtout pas faire l’apologie du message audacieusement dévoilé dans L’Armée des 12 singes, ce film de Terry GILLIAM où Bruce WILLIS sauve encore une fois le genre humain…

Le professeur Bruno pour sa part, a dramatiquement échoué dans La Chalystime, conte philosophique d’anticipation extrait des Contes de Moelle de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE… mais peut-être serait-il de bon ton de se poser quelques questions sur la suite à donner à une naissance ?

Oui, rendons justice à Jonathan SWIFT — pasteur aussi de son état comme Thomas MALTHUS — quant à son Humble proposition pour empêcher les enfants des pauvres en Irlande d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public. Quatre pages à dévorer…

Aujourd’hui la vie ou la mort d’un enfant est tout d’abord économique. Les états, dont la France en tête… se chargent de plus en plus de tout gérer et d’offrir au petit d’homme une vie prémâchée, et prépayée (le comble dans certaines propositions de lois atteint son paroxysme notamment avec celle de Madame Christine BOUTIN souhaitant une allocation naissance — son dividende universel — de l’argent de poche offert par la société à des gamins… parasites payés à ne rien faire, toujours et encore par ceux qui bossent). Notre chère, très chère société, basée sur la consommation, se veut la garante sociale et très faussement humaniste d’une égalité du citoyen à la naissance… Ah, que notre ami Jean Jacques ROUSSEAU revienne d’outre-tombe… qu’il quitte vite ce Panthéon où il se voit fort mal entouré de ce que les républiques, les empires et les monarchies de France ont ramassé au grès des vents d’idées ces cendres qui leur semblaient opportunes pour édifier le peuple en manque de héros…

Oui, la raison de naître se calcule aussi sur la rentabilité d’une opération et les « miracles » de la science. L’avortement fait vivre des hôpitaux autant que les procréations assistées ou la gestion des naissances à risques. C’est une manne à développer que cette montée croissante de l’infertilité masculine et féminine ! Le handicap rapporte de même beaucoup lui aussi : comme ces expériences formidables sur les séparations de siamois… Des heures et des heures de chirurgie au prix fort pour la gloire de la médecine expérimentale !

Il est convenu par les lois du moment d’avorter jusqu’à 28 semaines pour moult raisons dans certains pays et l’on accueillera cependant un prématuré de quelques semaines de moins, pourtant fort peu viable. Un chirurgien et son hôpital s’enrichissent parfois à s’acharner sur une expérience digne des médecins experts de certains camps… pendant qu’une mère est jugée comme un monstre pour avoir laissé son enfant partir… Et oui : aujourd’hui mon avortement d’embryon sera remboursé par la caisse d’assurance maladie, mais demain, la date légale dépassée… me voici l’assassin de mon pauvre petit enfant…

Lorsqu’une espèce ne peut plus se reproduire, c’est peut-être qu’elle arrive à la fin de son cycle… et doit laisser enfin la place à d’autres ! Au-delà de la célèbre bande dessinée Le Grand Manque de Christian GODARD et de Julio RIBERA où les hommes se font si rares dans une société de femmes sous l’autorité d’une sulfureuse papesse… il y a le roman de Pierre GRIPARI intitulé La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie Gripotard, un écrit journalistique tardif sur une fin du monde annoncée où la presse de demain, tenue par des « journalistes historiens » est toujours aussi sûre d’elle. Un livre habile pour dénoncer sans fin les principes de manipulation et stigmatiser les manipulateurs de tout temps comme notamment notre « expert philosophe chef de guerre » Bernard Henri LEVY avec ses « romanquêtes » ou encore Yannick PHILIPPONNAT, ce spécialiste des brèves de prétoires ou de comptoirs : tous éternellement aussi approximatifs, prisonniers de leurs maîtres, de leur orgueil ou simplement menteurs et tricheurs ! Rien hélas ne semblerait avoir évolué dans 15.000 ans : un journaliste de presse est encore et toujours un pion à la solde d’un pouvoir politique ou d’une religion !

Si les dinosaures ne sont plus de ce monde… peut-être est-ce juste lié à une stérilité progressive provoquée par une nature ayant assez d’être sous le règne de ces monstres… Pour l’humain, à quand notre tour d’être balayé par un tout petit virus si nous continuons ainsi à perturber l’écosystème ?

Victor HUGO dans sa souffrance de père meurtri l’écrivit : « il faut que l’herbe pousse et que les enfants meurent ».

Gentils écologistes, attention… ce n’est pas la planète qui est en danger… c’est le genre humain !

Revenons à aujourd’hui et à la vie, à la mort….

 


 

Dans notre société, naître est un droit remboursé à 100% par l’Etat — donc payé par les contribuables. C’est un marché juteux pour le monde en blouse blanche… qui coûte une fortune à celles et ceux qui travaillent et qui pour beaucoup ne souhaitent pas ou plus avoir d’enfants.

Mais qui payera nos retraites me diriez-vous ?

Personne… C’est comme pour la vignette auto : un grand mensonge. L’art de la manipulation par excellence !

On s’en moque… Surtout avec la maladie d’Alzeimer ! C’est plutôt qui va payer notre maison de retraite ! Notre cher mouroir… Ces espaces concentrationnaires où l’on entre debout pour en sortir en caisse… Bientôt, pour notre confort, ces espaces seront certainement dotés de leurs propres crématoriums comme le laisse supposer avec un humour grinçant l’auteur de bandes dessinées qui se fait appeler TRONCHET, dans la série Les Poissart, tome 5 : au paradis… Oui, ce n’est plus le travail qui rend libre, c’est la mort !

Ah, Soleil vert s’annonce sans que l’humain n’ose réagir comme dans le psaume : ces moutons silencieux que l’on mène à l’abattoir… Au moins dans ce roman de Harry HARRISON — mis en film par Richard FLEISCHER — la mort ne nous est pas imposée, elle nous est proposée et toujours en musique !

Les banques et assureurs qui gouvernent le monde ont compris le filon : dès notre naissance, soyons sages et prévoyants : investissons dans notre urne funéraire et les 15 ou 20 ans qui vont lui précéder, dans l’achat du déambulateur jusqu'aux poches de tranquillisants et d’antidépresseurs en perfusions, sans oublier les wagons de couches-culottes afin de pallier à notre incontinence et surtout au manque d’infirmières pour nous apporter le bassin la nuit… cela coûte cher de survivre en attendant la mort !

La mort, la mort : cette évidence de la nature, est taxée, surtaxée… Encore un formidable marché lucratif qui n’est pas garanti par cette même caisse d’assurance maladie qui pose des vignettes de remboursement sur les produits « alicaments » indispensables qui arrivent par containers dans les hospices sous les marques Danone ou autres Nestlé… Ah, comme les vieux mourants sont rentables surtout si nous les faisons durer, durer, durer… le plus longtemps possible ! Comme cela donne aux sociétés privées et aux politiques l’occasion formidable de s’enrichir. Oui, les cercueils ne sont pas offerts, comme les concessions ou les services des crématoriums municipaux…

Mourir !

Voilà un sujet rentable. Comme pour une arme de guerre, l’important est que cela mette le plus longtemps possible à faire son œuvre : oui, par exemple, une balle de FAMAS — le super fusil de l’Armée Française — a été sagement étudié pour blesser mortellement… pas pour tuer simplement, car un blessé perturbe davantage une mission qu’un mort ! Alors, cette digression posée, revenons à notre réflexion sur la mort…

Les statistiques sont formelles : nous vivons toujours plus longtemps…

Ah ah ah !!!

Je me gausse… Bientôt sera posté sur ce blog un article pour tenter de démontrer par l’exemple que bien des hommes des siècles précédents savaient vivre… longtemps et en bon état, lorsque les guerres, la justice et les impôts ne les tuaient pas dans la fleur de l’âge !

Encore une digression nécessaire pour rappeler au peuple qu’il est parfois de bon ton de lire ou de relire les fables d’ESOPE reprises habilement par Jean de La FONTAINE, notamment afin de se remémorer cette affirmation sympathique : « tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute »

Quoi de plus ridicule et dramatique que « l’effet statistique » sur une population de tristes et de médiocres encore ligotés dans leurs cavernes à regarder ces ombres projetées sur ces murs de la honte…

Oui, vive la démocratie ! Elle pourrait se définir ainsi : « donnez-moi votre pouvoir de décision par le biais des urnes, c’est plus sage que de me voir employer la force… et laissez-moi régner sur vous ! Votre liberté passe par l’abandon de votre droit à penser ».

PLATON, reviens, ils n’ont toujours pas compris !

Les mondes journalistiques et historiques (ces femmes et ces hommes — esclaves dociles et assermentés, ces « prêtres jureurs » — qui réécrivent une histoire en accord avec les pouvoirs du moment) nous offrent une suite de leurs vérités véritables qu’il nous faudrait gober à tout instant, sans avoir le droit de chercher par nous-mêmes la substantifique moëlle si chère à François RABELAIS.

La meilleure manière d’emprisonner un individu — et donc de le limiter dans son désir d’apprendre — serait de lui faire croire qu’il est totalement libre dans son parc à jouets et que la société veille sur lui et son bien-être… qu’il n’a pas à s’inquiéter : tout va bien, papa et maman sont là, les dieux veillent, le roi ou Monsieur le Président te promettent le risque zéro… et si un problème arrive encore à s’immiscer dans la forteresse inviolable… soyons rassurés par ces propos empreints d’une vérité toute vraie : « tant que je serai là : plus jamais ça ».

Le risque zéro est un piège à crédules, comme la démocratie… Les politiciens sont les renards de la fable… Qui sont donc les corbeaux ?

Ah, quelle triste histoire à lire ou relire — encore quatre pages formidables — dans les Lettres de mon moulin d’Alphonse DAUDET (ou de Julia ALLARD ou encore peut-être de Paul ARENE, si l’on s’intéresse à quelques-uns de ses "nègres") : la mort du Dauphin. Ce Petit Prince qui n’est pas sans préfacer celui d’Antoine de SAINT-EXUPERY prend enfin conscience des leurres et des mensonges dans lesquels il fut élevé. Quel que soit notre titre ou notre rang, nous ne sommes rien que d’insignifiants rouages d’un système… que l’on soit fils de roi ou pauvre manant, la mort nous appelle en son temps.

 

 


Hélas, diront certains, nous sommes tellement vivants qu’il nous faudra vraiment mourir. La mort est une finalité. Un médecin ne guérit personne, il tente plus ou moins avec habileté de repousser l’échéance et c’est à rappeler en toute admiration que certains chirurgiens sont forts doués à bien réparer la machinerie humaine comme le font en toute honnêteté et avec talent les meilleurs garagistes pour notre précieuse voiture.

Michel de MONTAIGNE — très attentif aux idées de SOCRATE — nous invite donc à philosopher pour bien apprendre cela. Oui, en nous découvrant mortel, la vie peut prendre sens. Je les citerai avec plaisir tous les deux, ayant trouvé cette perle en relisant encore le livre second des Essais; au chapitre XXXVII  : « PLATON disait bien à propos qu’il n’appartient qu’aux médecins de mentir en toute liberté, puisque notre salut dépend de la vanité et fausseté de leurs promesses ».

Les religions et autres courants sectaires comme l’Ordre des Médecins se veulent depuis toujours annonciateurs d’une bonne nouvelle : l’abolition de la mort pour l’homme !

Quelle mauvaise blague pour les naïfs !

René BARJAVEL — philosophe humaniste trop peu cité — s’est penché avec habileté sur ce sujet dans son roman Le Grand Secret où se développe un drame qui annoncerait la fin du genre humain : il se propage sur la planète, dans les années 1960, un virus qui rend immortel…

N’oublions pas aussi que les dieux de l’Olympe s’ennuyaient à « mourir » de ne pas être mortels !

Le professeur Bruno CADORE — docteur en éthique médicale à ses trop rares heures libres — me rappelait de sa voix très douce que «  si l’espérance de vie s’allonge, il faudrait alors s’inquiéter du sens de la vie ».

Naître n’est pas de nous… quoique nous sommes peut-être un peu les gagnants de cette course de spermatozoïdes !

Mourir n’est pas de nous… quoique nous sommes en mesure parfois de décider ou de provoquer cette fin inéluctable par peur de la voir nous surprendre !

Mais VIVRE, voilà un acte qui semble pouvoir nous appartenir, si nous arrivons à éviter tous les écueils de la société nous poussant davantage à la sous-vie ou la survie.

Alors c’est plein d’espoir que je termine cet article : Il me semble pouvoir affirmer que je suis vivant !

Saurais-je dire un jour : je suis mort ?

Pas si simple… vaste sujet !

Ce qui me semble important c’est — jusqu’à cette heure — de n’être ni survivant, ni sous-vivant…

Chaque jour, chaque instant, j’œuvre pour que mon existence ait un sens pour moi-même, et j’essaie de le faire partager avec celles et ceux qui le désirent.

Par amour.

 

 

© Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.

 

 

 


 

Pour les peintures :

Le Torque ©.

Splendide et terrible à la fois, il est peint en volume par Franck PASQUALINI… Un magnifique bijou annonçant Le combat des anges, poème dévoilé par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, extrait du recueil Solitude étrangère.

 

L’araignée dans la nuit ©.

Franck PASQUALINI transpose "Dame la Mort" qui nous regarde à travers les yeux d'une étrange araignée aux crocs terrifiants… proches du squelette que nous sommes, afin d'illustrer le poème L'image, promenade audacieuse de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE extraite du recueil Solitude étrangère.

 

Cet article est créé à partir des réflexions posées sur le papier par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, puis réunies, complétées et annotées.

Si ce nom d’auteur est rappelé souvent dans ce blog, c’est juste pour permettre aux moteurs de recherche de l’Internet de se rappeler à son bon souvenir…


Auteur : Yves Philippe de Francqueville 



26/06/2011
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