Pardon
Pardon
I
Oui, tu le sais, mon petit frère :
Nous ne nous sommes pas choisis.
Tu espérais beaucoup de moi
Et, trop souvent, je t'ai déçu.
Tu prends, après moi, ce chemin
Que je n'aurai pas su t’ouvrir.
En toi sont de bien longs soupirs ;
Parfois aussi viennent les larmes,
De ne pas savoir inventer
L'histoire et les vers de ta vie.
Pardonne-moi si trop longtemps
Je ne t'ai pas laissé rêver.
Ce serait si bon de saisir
Chez toi l'esprit d'un créateur :
S'émerveiller de ton génie,
Se réjouir de tes talents.
II
Je suis bien maladroit, c'est vrai…
Tu es cruel — aussi — je crois.
Mais comment oser t'expliquer,
Alors vivant en d'autres terres,
— et partageant ainsi mon cœur
À tant d’enfants les yeux brûlants —
Que l'affection à ton égard
N'est pas pour autant diminuée.
Tu es mon frère et, quand je pars
Rencontrer l'autre pour l'aimer,
Rien n'est plus douloureux aussi
De lire un reproche en tes yeux.
J'aimerais ce soir, petit frère,
Avec ces quelques mots choisis…
T'inviter à saisir enfin
— Dans le chagrin ou plein d'espoir —
Tout près de toi et tout sourire :
Un autre toi, t'aimant ainsi.
à Cyril
(20 décembre 1994)
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