Quelques propos sans gravité par Yves Philippe de Francqueville

Quelques propos sans gravité par Yves Philippe de Francqueville

à la recherche du surhomme page 4

Page 4 : à la recherche du surhomme, par Yves Philippe de Francqueville, philanalyste et pirate des mots…

 

 

à la recherche du surhomme ?

 

 

Des dieux et des hommes…

Des hommes et des dieux !

 

Il était fort courant dans les généalogies nobles Égyptiennes, grecques et romaines, celtes ou scandinaves, chinoises ou mongoles… de trouver parmi les ancêtres les plus lointains quelques dieux en tête d'un histoire…

Les jeunes dynasties européennes, dont celles des rois de France n’ont pas dérogé à cette règle. Une légende donne parfois le sourire, mais le plus souvent, elle permet surtout de maintenir un peuple par et dans la crainte… Être fils ou petit-fils d’un dieu, cela impose le respect !

Le général Douglas Mac ARTHUR — grand maître de la bombe — osa dénoncer la généalogie de l’Empereur du Japon en imposant à HIRO-HITO d’affirmer devant son peuple qu’il n’était pas le dieu vivant, descendant de la déesse AMATERASU. Cet ex-dieu devait donc dénoncer sa simple humanité pour avoir le droit (tout de même) de conserver son trône et poursuivre son règne sur un peuple soumis…

Roger LELOUP nous met en garde par la voix de Yoko TSUNO, dans la Spirale du Temps : "les hommes se donnent des dieux pour se rassurer puis leur inventent des légendes pour se faire peur !"


Dans la Genèse aussi, en 3.8, Yahvé marche dans le jardin pendant que ses enfants, l'homme et la femme, se cachent… inquiets de la punition pour avoir désobéi au père : quelle faute grave en effet que celle de désirer apprendre, s’éveiller à la connaissance…

Oui, avant d’ouvrir les yeux sur la nature du père et de la mère, l'enfant ne les considère-t-il pas — la plupart du temps — comme des dieux ?

Et lorsqu’ils les ont quittés, ces pères et ces mères, l’absence face à l’angoisse du néant les retransforme parfois encore en nouvelles divinités qu’il est si facile d’implorer ou de maudire…

Des dieux qui donnent, des dieux qui prennent et qui sanctionnent…  Miséricordieux ! Parfois de bons dieux, ou de méchants dieux… pour citer l’ouvrage pédagogique de Pierre GRIPARI : "l’histoire du méchant dieu" !

Charles Augustin SAINTE-BEUVE ose cette remarque savoureuse et tragique qui en dit long sur tous les tyrans, qu’ils soient dieux, papes, princes, juges ou critiques littéraires : « on peut être cruel en pardonnant et miséricordieux en punissant ». C’est presque du saint Augustin d’HIPPONE !

 

Au nom d'un dieu, depuis si longtemps des hommes sûrs d'eux-mêmes et de leurs croyances — assurés d'être porteurs de la vérité — condamnent avec art l'homme qui n'y croit pas…

L'homme qui ne se sent pas concerné par une divinité et ses interdits ou préceptes est assuré de la mort terrestre avant de subir les damnations célestes! 

L'homme peut mourir pour des idées vis-à-vis desquelles il se sent étranger…


 

Le grand inquisiteur

 

 

à l'Ordre des Prêcheurs

(Merci aux frères dominicains).

 

 

 

I

 

 

 — Monsieur, c'est une faute...

Votre acte est un péché !

 

Auriez-vous l'obligeance

Alors que tout s'accorde

À vous juger coupable,

De nous demander grâce,

D'espérer le pardon ?

 

— Oh vous pouvez sourire,

Vous gausser de nos dires :

L'enfer est assuré

Si vous n'implorez pas !

 

— Suppliez-nous, de grâce,

Humiliez-vous jeune homme,

Pleurez, je vous en prie !

 

 

II

 

 

— Sachez voir en vous-même

Un monstre de péchés.

Nous devons vous punir :

Vous ferez pénitence.

 

— Alors, osez nous dire

En bien courbant l'échine

Une reconnaissance

De votre damnation !

 

— Dieu saura vous sauver

Malgré la lourde faute

Qui déjà vous accable.

 

— Comment pouvez-vous rire

Et rester insoumis

À la loi de vos pères

À nos saints jugements ?

 

— Tremblez pauvre pécheur,

Vous n'êtes pas conscient

Du poids de vos actions...

 

 

III

 

 

— Il suffit de dire "oui,

Je porte en moi le mal"

Et nous saurons vers Dieu

Élever nos louanges :

 

— Un bel enfant perdu

Revient vers toi Seigneur !

 

 

— Soit, songeons que je puisse

En ces mots reconnaître

Un mauvais garnement

Que vous croyez sans peine

Damné pour les ténèbres ?

 

Admettons un instant

L'ombre du repentir

Écraser ma fierté

Pour me guider vers vous

Et quérir le pardon...

 

Comment suis-je assuré

De la miséricorde

Offerte par ce dieu

Dont vous prêchez la grâce ?

 

 

IV

 

 

Qu'adviendrait-il aussi

Si je ne vous donnais

Ni regret ni remords

En n'ayant point souci

De l'offre de salut

Ou du feu éternel ?

 

— Ô misérable enfant,

Sans aveux de ta part

Tu sauras supporter

La question et les fers

Et la mort par le feu,

Prélude nécessaire

Avant d'être envoyé

Par les anges du diable

Au fond de la géhenne… 

 

— Cependant si tu daignes

Effacer de ton âme

Tout ce dont on t'accable,

Nous t'assurons sans faute

Une place de choix

Auprès du Dieu puissant.

 

 

V

 

 

— Bien sûr, il te faudra

Pour payer ta folie,

Pour racheter le mal

Dont tu t'es repenti,

Passer dès aujourd'hui

Sur le bûcher en flamme !

 

©Yves Philippe de Francqueville.

 

 


 

Telle est la question ?

Le soushomme poursuit l’histoire… comme de branche en branche, l’arbre s’étend.

Le soushomme continue à remettre entre les mains du plus fort de l'instant les clefs de sa vie. Il accepte sans condition d’être conduit à l’abattoir… pour un bout de terre, « l’honneur » d’un pays ou quelques certitudes religieuses.

Cela se passe parfois de manière insidieuse, surtout dans la politique, où des sauveurs se présentent toujours pour nous guider vers le bonheur, après nous avoir enchaînés…

Être d’heureux esclaves à bâtir des sousvies…

Mais pourquoi vivre puisque nous allons mourir ?

Pourquoi tant d’efforts vains ?

 

Pourquoi ne pas se contenter de suivre le troupeau, puisque que la plupart du temps un berger est là pour s’occuper de nous, moyennant quelques soumissions, quelques abandons de liberté ?

À quoi bon ?

 

 

 

 Les deux créations artistiques sont réalisées par

Franck PASQUALINI pour illustrer le poème

Le grand inquisiteur,

extrait du recueil Solitude étrangère,

écrit par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.

 

 

vers la 

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à la recherche du surhomme, par Yves Philippe de Francqueville, philanalyste et pirate des mots…

Auteur : Yves Philippe de Francqueville



10/04/2012
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